Octobre 2024
L’activité physique fait partie intégrante de la prise en charge de l’obésité. Activité d’endurance (aérobie), de résistance (renforcement musculaire), mixte, ou HIIT (entraînement par intervalles de haute intensité, ou « fractionné ») : des chercheurs ont dressé un état des lieux de leurs effets sur le poids et les autres bénéfices santé démontrés chez les personnes souffrant d’obésité. Pour cela, ils ont utilisé la revue de la littérature du groupe de travail de l’EASO1 et les recommandations de 2021 qui en ont découlé, en mettant à jour la littérature avec les travaux plus récents.
Des effets sur le poids, la composition corporelle et la condition physique
L’activité physique d’endurance contribue de façon modérée à la perte de poids chez les personnes en surpoids ou obèses, avec une perte de 2 à 3 kg supplémentaires par rapport aux mesures diététiques seules. Le maintien de la perte de poids semble également facilité chez les individus ayant une activité d’endurance importante (≥ 4 heures/semaine).
Au-delà du poids, la prise en charge de l’obésité devrait surtout cibler la composition corporelle. D’après la littérature, l’activité d’endurance, mais pas de résistance, permet de réduire la graisse abdominale, un marqueur majeur du risque cardiométabolique. A l’inverse, une activité de résistance, mais pas d’endurance permet de limiter la perte de masse maigre. Ce point est crucial pour limiter les effets délétères de la perte de poids (risque de sarcopénie et de fragilité).
Par ailleurs, chez les personnes obèses ou en surpoids, l’activité de résistance (seule ou associée à une activité d’endurance) permet d’augmenter la force musculaire, alors que l’activité physique, quelle qu’elle soit (d’endurance, de résistance, mixte ou HIIT) permet d’augmenter la VO2 max2. Ce marqueur cardiorespiratoire est un bon indicateur de la santé cardiovasculaire et de la santé globale.
A noter, tous ces effets bénéfiques de l’activité physique sont également observés chez les patients ayant subi une chirurgie bariatrique.
Enfin, les auteurs rappellent que les activités de haute intensité ne sont pas sans risque chez les personnes obèses : elles doivent donc faire l’objet d’une évaluation préalable et être effectuées sous surveillance.
Des protocoles d’activité physique personnalisés
Les auteurs suggèrent une approche personnalisée dans la mise en place de l’activité physique chez les personnes en situation d’obésité. L’approche des « 5 A » (en anglais) semble particulièrement adaptée :
-
Ask : demander la permission d’aborder le sujet, et informer le patient sur les bénéfices et les recommandations ;
- Assess : évaluer les spécificités du patient en termes de condition physique, motivations, environnement, etc. ;
- Advise : conseiller le patient, en fonction de ses spécificités ;
- Accept : accepter (co-construire le programme avec le patient)
- Assist : assister (réévaluer et adapter le programme et les objectifs).
Voir tous les articles du numéro spécial « Activité physique et Nutrition »